L'Escargot des Sarradelles (12)
L'Escargot des Sarradelles
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Thierry récupère les escargots sous les planches et dans l’herbe.

L’ébouillantage
Les escargots arrivent au laboratoire à l’issue d’un jeûne minimum de 30 jours et sont abattus par ébouillantage à la plateforme technologique du Lycée La Roque qui dispose d’un laboratoire de transformation agréé CEE.
Le décoquillage et le parage
Les escargots sont ensuite rapidement refroidis sous l’eau froide, et la longue opération de décoquillage peut alors commencer. Chaque escargot est sorti de sa coquille a l’aide d’une fourchette à deux dents. Les plus belles coquilles sont conservées pour être utilisées dans la fabrication d’escargots farçis en coquille. Elles suivront plus tard un long processus de nettoyage et de désinfection pour les rendre d’une propreté irréprochable.
Lors de cette opération, les chairs d’escargot sont parées, c’est à dire que Thierry procède à l’ablation de l’hépato-pancréas (appareil digestif) et de l’appareil reproducteur. Ainsi, Thierry ne conserve que la meilleure partie de l’animal (environ la moitié de la chair). Les chairs sont ensuite brassées au mélangeur pour faire baver l’escargot. Après cette opération, les chairs sont rincées à l’eau claire.
Le blanchiment
Les chairs sont ensuite blanchies 20 minutes dans l’eau bouillante puis refroidies rapidement à l’eau froide. Les chairs sont alors triées par calibre (Belle grosseur, Moyen et Petit) puis conditionnées et transférées en cellule de refroidissement.
Plats cuisinés en assiettes
Les chairs blanchies sont cuisinées dans un court-bouillon selon le calibre. Le court-bouillon est ensuite passé en cellule de refroidissement.
Les différentes farces sont réalisées selon des recettes pré-définies.
Ensuite vient l’étape de l’assemblage : l’escargot est remis dans sa coquille ou dans une croquille ou dans un mini-feuilletés avant d’être couvert de la farce soit à la main pour la coquille ou à la poche à douille pour les croquilles et mini-feuilletés. Les escargots sont disposés au fur et à mesure dans des assiettes alu à la douzaine.
Ces assiettes sont ensuite transférées en cellule de refroidissement, puis conditionnées en emballage individuel.
Conserves
Chacune des recettes est réalisée dans un laboratoire agréé CE. Les conserves sont stérilisées dans un autoclave.
Trois familles de produits sont commercialisées :
– escargots à déguster à l’apéritif
– escargots au court bouillon à cuisiner soit même
– escargots cuisinés prêts à déguster
Thierry fait aussi des produits cosmétiques, dont le savon.

Présent sur Terre depuis environ 600 millions d’années, donc bien avant l’homme, l’escargot est peut-être l’animal le plus vieux de la terre.
Dans l’alimentation humaine, l’histoire de l’escargot remonte à la Préhistoire,
puisque les archéologues ont retrouvé de véritables monticules de coquilles dans les cavernes habitées.

Un siècle avant J.C, les Romains les consommaient frits après les avoir laissés dégorger dans du lait. L’escargot était un produit populaire, comme par la suite en Gaule Romaine.
Les Romains sont les premiers à stocker vivants ces animaux dans des parcs entourés d’eau pour éviter leur fuite. Puis l’Église chrétienne considéra comme viande impure la chair des animaux rampants. L’escargot devient alors la viande du pauvre ou des jours maigres. Cette pratique va subsister au point de faire disparaître l’escargot de l’alimentation traditionnelle.
Au XVIIème, on parquait les escargots aux environs de La Rochelle et les marins les embarquaient vivants dans des tonneaux pour constituer une réserve de « viande fraîche » à bord.
Au XVIIème, seuls les paysans en font des potages.
Au XIXème, le limaçon est remis à l’honneur par un groupe de gastronomes, cependant l’escargot voit toujours son sort lié à celui du Carême.
En 1814, le célèbre cuisinier Antonin Carême semble avoir redonné à l’escargot ses lettres de noblesses. En effet Talleyrand demanda à son cuisinier bourguignon de préparer des escargots lors d’un dîner qu’il donnait en l’honneur du Tsar Alexandre 1er. Il les accommoda au beurre et à la persillade et le succès fut tel que l’on baptisa la recette « à la bourguignonne ». Celle-ci fit son apparition sur les tables les plus huppées.
Paradoxalement, au cours de la triste famine de 1816-1818, l’escargot servit à la subsistance des populations les plus démunies.
En 1900, après les perturbations de nombreux détracteurs, les « hélices vigneronnes » sont servies dans les restaurants à la mode.
On doit constater que ce sont surtout les populations du Midi et du Pays Catalan qui sont à l’origine du grand développement de l’escargot dans notre cuisine traditionnelle.
En effet, contrairement à ce que l’on croit souvent, les Bourguignons ne sont venus à l’escargot que beaucoup plus tard, plus pour des raisons économiques, que par vocation culinaire.
Aujourd’hui, l’escargot est un plat gourmand consommé dans toutes les familles, notamment au moment des fêtes.